Les oiseaux remarquables de Merxheim
Des oiseaux remarquables, visibles à Merxheim
Le Busard Saint-Martin :
Le mois de novembre voit arriver les premiers frimas de l'hiver, tandis que le paysage tout entier semble se mettre au repos. Dans la pâle lumière, un rapace au corps gris argenté et au bout des ailes noir survole les cultures et les hautes herbes à très faible hauteur. C'est un Busard Saint-Martin mâle en chasse, espérant débusquer quelque campagnol ou oiseau des champs. Les ailes nettement relevées, donnant régulièrement quelques relances, son vol est tout à fait caractéristique. On reconnaît les femelles à leur teinte brune sur fond blanc cassé, tandis que les jeunes sont davantage jaune-ocre, avec le dessous des ailes plus foncé près du corps. L'espèce est hivernante dans la région, mais nicheuse dans la partie Ouest et Centre du pays.
Le Martin-pêcheur d'Europe :
La Lauch, rivière tranquille qui fluctue au gré des pluies sur le Massif vosgien, voit souvent une drôle de petite flèche bleue volante longer son lit. Un cri perçant et aigu «Tiiii…!!!» signale sa présence. Le Martin-pêcheur d'Europe est un oiseau facilement identifiable avec son long bec noir, sa ligne dorsale bleue clair et son ventre orangé, le tout mêlé de bleu roi et de blanc crème.
Le mâle a le bec entièrement noir alors que celui de la femelle, présentée ici, a la base de la mandibule inférieure rouge-orangée. Il est tributaire d'une bonne qualité de l'eau, limpide et riche en poissons, c'est en cela un très bon bio-indicateur. Les hivers trop rigoureux lui sont fatals, lorsque le gel de la surface l'empêche de pêcher, comme ce fut malheureusement le cas en ce début d'année.
Le Tarier pâtre :
Bien que souvent jugées inutiles et inesthétiques, les friches sont particulièrement intéressantes pour nombre d'oiseaux, dont le très coloré Tarier pâtre. Le mâle, présenté ici, se perche toujours sur un point culminant bien en évidence, branche nue, sommet d'arbuste, piquet de clôture, afin de surveiller son territoire et de pouvoir entonner son chant assez incisif et bref.
Tête noire, encolure blanche, ventre orangé et dos noir, vous l'identifierez facilement.
La femelle est plus terne, et les jeunes ont une livrée se rapprochant en partie de celle du Moineau domestique. Insectivore, il attrape les moucherons et petits coléoptères en plein vol et va se saisir de petites araignées ou de vers directement au sol. L'espèce est présente de mars à octobre, bien que certains individus stationnent parfois tout l'hiver.
La Grande Aigrette :
Beaucoup d'entre nous ont déjà observé ce drôle de héron tout blanc, il s'agit de la Grande Aigrette.
Plumage blanc pur, pattes noires et bec jaune permettent de la reconnaître sans problème. En voici ici un bel exemplaire, photographié avec une lumière de fin de journée, d'où la coloration jaunâtre marquée sur le plumage. Mâles et femelles sont semblables. Par chez nous, on la rencontre essentiellement en hiver, où elle est commune dans les prairies et parcelles retournées, souvent en compagnie de Hérons cendrés. Sa nourriture privilégiée demeure les poissons, mais elle consomme également des petits rongeurs, des petits crustacés, des insectes, des reptiles voire de petits oiseaux, en fonction des disponibilités alimentaires du moment et de la saison.
La Pie-grièche écorcheur :
Dès le mois de mai, les haies, arbustes et massif d'épineux des milieux ouverts voient le retour d'un oiseau étonnant, à l'allure de passereau mais au comportement de petit rapace.
Calotte grise, masque noir de bandit, ventre blanc rosé, ailes brun-roux et queue noire, il s'agit d'un mâle de Pie-grièche écorcheur. La femelle est plus terne, avec une teinte globale brune sur le dessus et blanc cassé sur le dessous. Les jeunes lui ressemblent, bien que nettement plus striés.
Cet oiseau remarquable s'alimente de gros insectes comme les coléoptères, mais aussi de petits lézards ou de jeunes campagnols. Quand la nourriture est suffisamment abondante, il se constitue des réserves en empalant ses proies sur des épines, formant ainsi ce qu'on appelle des lardoirs.
C'est une espèce qui se raréfie, à cause des pratiques agricoles intensives et de l'urbanisation.
Textes et photos de Florentin HAVET (https://atiredailes.jimdo.com/)